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Les cablo-opérateurs européens convoités et rachetés

Après le cablo-opérateur britannique Virgin Media, c'est au tour de son homologue allemand Kabel d'être racheté. La consolidation du marché des télécoms est bel et bien amorcée.Après les rumeurs, les démentis et les galops d'essai, voici donc venu le temps de l'action. Cela faisait des mois que les analystes prédisaient une nouvelle phase de consolidation du marché européen des télécoms. Nous y sommes.

Les cablo-opérateurs européens convoités et rachetés
François Le Gall - publié le 13/09/2013 à 16h05

Six mois après le rachat de Virgin Media pour 23 milliards de dollars par le géant américain Liberty Global, c'est le cablo-opérateur Kabel Deutschland qui tombe dans le giron de Vodafone, le géant britanique des télécoms. D'un montant de 7.7 milliards d'euros, cette transaction permet à Vodafone de devenir le leader du câble en Allemagne. Présent dans 13 des 16 régions allemandes, Kabel compte 8.5 millions d'abonnés et a réalisé un chiffre d'affaires de 1.8 milliard d'euros pour 247 millions d'euros de bénéfices.

Les cablo-opérateurs Virgin Media et Kabel ont été rachetés en 2013
Ces deux rachats sont intéressants à plus d'un titre. D'une part, ils montrent que les cablo-opérateurs sont des valeurs d'avenir. Partout en Europe, les cablo-opérateurs gagnent des parts de marché grâce au très haut-débit qu'ils sont en mesure de fournir depuis la modernisation de leurs réseaux coaxiaux avec de la fibre optique (norme DOCSIS 3.0). Les déploiements sont ainsi nettement moins coûteux et beaucoup plus rapides qu'avec la technologie FTTH.

Par ailleurs, la norme DOCSIS est évolutive et la barre du Gigabit/s sera prochainement franchie grâce au standard 3.1 prochainement expérimenté par Liberty Global d'ailleurs !

D'autre part, ils montrent que malgré sa maturité le marché européen intéresse toujours aussi bien des acteurs "locaux" que des investisseurs américains ou asiatiques. Il faut dire que les valorisations boursières des opérateurs européens sont au plus bas et que nombre d'eux sont vulnérables aux rachats.

Rappelons-nous, cet été, les discussions entre Télécom Italia et le groupe hongkongais Hutchison Whampoa, ou encore les offensives boursières du mexicain Carlos Slim (America Movil) sur les opérateurs Austria Telekom en Autriche et KPN aux Pays-bas.

Et En France ? Les grandes manoeuvres de consolidation se sont achevées avec le rachat d'Alice par Iliad en 2008. Pourtant, si des rumeurs de rapprochement entre SFR et Numericable ont bien circulé ces derniers mois, il est peu probable que la situation évolue. Les autorités françaises de la concurrence sont vigilantes et préfèrent encourager les accords de mutualisation par exemple.

En revanche, les opérateurs français ne sont pas à l'abri des appétits de croissance externe d'investisseurs étrangers aux portefeuilles bien garnis. Le timing s'y prêterait même plutôt bien pour tout dire. Ainsi, l'on apprend d'une part que Numericable sera prochainement introduit en Bourse et que, d'autre part, SFR sera également scindé du groupe Vivendi qui souhaite se concentrer sur les médias.

Le cablo-opérateur français - marié à Completel - serait valorisé 5 milliards d'euros soit au bas mot 3 fois moins que SFR estimé autour de 15 milliards. Compte tenu du potentiel inexploité de son réseau (9 millions de foyers couverts), Numericable pourrait intéresser des opérateurs tels que Liberty Global et Vodafone.

L'hypothèse Liberty Global n'est pas fantaisiste. Celui-ci s'est déjà offert Virgin au Royaume-Uni et compte déjà plusieurs filiales en Europe (UPC Cablecomen Suisse, Telenet en Belgique, Unitymedia en Allemagne). Par ailleurs, Liberty Global s'est fait raflé la mise de Kabel par Vodafone...

Quant à Vodafone justement, il est bien possible qu'il cible désormais la France. L'opérateur britannique pourrait poursuivre ses acquisitions dans le câble (pourquoi pas la France après l'Allemagne ?) ou bien frapper encore plus fort et racheter SFR..... dont il avait vendu les parts pour 8 milliards d'euros à Vivendi en 2011. Et le moins que l'on puisse dire c'est que Vodafone ne manque pas de liquidités depuis qu'il a vendu sa participation de 45% de l'opérateur américain Verizon Wireless pour...130 milliards d'euros !

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