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La norme G.fast séduit les opérateurs européens

La paire de cuivre fait de la résistance : les expérimentations visant à promouvoir la nouvelle norme G.Fast se multiplient en Europe. Au détriment de la fibre optique ?Le cuivre n'a pas dit son dernier mot. Si la fibre optique est assurément la technologie qui remplacera l'ADSL, les opérateurs se heurtent au fil des années à une logique implacable : le déploiement de la fibre est compliqué, cher et long. Un constat que Xavier Niel (Free) résumait à sa façon en déclarant que “la fibre est investissement dégueulasse”.

La norme G.fast séduit les opérateurs européens
François Le Gall - modifié le 23/01/2020 à 12h10

Mais que faire ? Comment monter en débit pour satisfaire les abonnés qui consomment de plus en plus de bande passante ? Des équipementiers comme Alcatel-Lucent et Huawei plaident actuellement pour la mise en oeuvre de solutions hybrides, associant majoritairement une distribution en fibre optique mais uniquement jusqu'au point de distribution le plus proche des abonnés. Les données IP transiteraient alors via le réseau cuivre (ou coaxial) existant .

Baptisée FTTdp (fiber to the distribution point), cette architecture reposerait notamment sur la norme G.Fast qui s'avère nettement plus performante que le VDSL2 autorisé en France depuis octobre 2013.

Point de concentration France Télécom

Après des premiers tests menés par Alcatel Lucent en Autriche l'année dernière, c'est au tour de Huawei de réaliser une nouvelle expérimentation grandeur nature. Après le Royaume Uni et British Telecom en octobre 2013, Huawei s'est associé à l'opérateur finlandais TeliaSonera. Selon l'équipementier, le test s'est déroulé à Helsinki en conditions réelles et a permis d'atteindre un débit descendant jusqu'à 1 Gbit/s. Aucune information n'a en revanche été fournie pour préciser la longueur de la paire de cuivre utilisée. Rappelons que le G.fast est efficace jusqu'à 250 mètres.

En Allemagne, le puissant Deutsche Telekom ne cache pas non plus son intérêt pour le G.fast. Outre-rhin, le VDSL2 est fortement développé avec l'objectif d'étendre rapidement le très haut-débit en réutilisant les infrastructures déjà existantes. L'opérateur allemand compte ainsi tester le G.fast dès cette année et envisagerait son exploitation à partir de la fin 2015.

Pourquoi le G.fast séduit-il ? Le premier argument est purement économique. En réutilisant les derniers mètres du réseau téléphonique par exemple, les coûts de déploiement sont bien moins élevés. Les opérateurs économisent notamment les coûteux travaux de câblage dans les immeubles et chez les particuliers.

Le second avantage de la formule FTTdp/G.fast est d'accélérer le passage au très haut débit. Les négociations avec les syndics de copropriété (convention d'immeuble) ne sont plus nécessaires par exemple. Il n'y a plus de frictions entre le déploiement horizontal et le raccordement final du client. Combien d'internautes français sont aujourd'hui raccordables (fibre optique dans la rue) mais encore inéligibles (offre FTTH indisponible chez les fournisseurs d'accès) ?

Mais attention, le G.fast n'est pas non plus anodin. Etant donné qu'il repose sur le réseau cuivre, il conforte d'autant plus les opérateurs historiques d'une part, et nécessitera donc une réglementation (régulation ARCEP - dégroupage - conditions d'accès à la boucle cuivre) d'autre part.

Enfin, le G.fast n'est pas une solution pérenne telle que la fibre optique. Sur la question des débits, le G.fast ne sera pas aussi performant au niveau de l'upload et surtout il ne sera pas évolutif... surtout quand on voit que certains proposeront bientôt 10 Gbit/s ! Enfin, le G.fast ne sera jamais l'instrument d'une certaine égalité numérique. Les abonnés avec 250 mètres de câble auront toujours 2 ou 3 fois moins de débit que ceux qui n'en ont que 70 mètres....

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