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5G : il n'y en aura pas pour tout le monde

En France, le déploiement de la 5G sera seulement assuré par les quatre principaux opérateurs, et ne profitera dans un premier temps qu'aux zones urbaines.

5G : il n'y en aura pas pour tout le monde
Yann Daoulas - publié le 16/04/2019 à 13h37

La 5G en France, c'est (presque) pour demain. En tout cas pour l'année prochaine, dans au moins une grande ville du pays, selon les directives de Bruxelles. Et sans doute plus dans l'Hexagone, laisse entendre le gouvernement, mais pas dans les campagnes. Pour la déployer, les fréquences seront réservées aux quatre principaux opérateurs, a annoncé Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances.

5G : Orange, SFR, Bouygues et Free aux manettes

Première information livrée par la représentante du gouvernement dans un entretien au quotidien Le Monde : les bandes de fréquences permettant de distiller la 5G seront confiées à Orange, SFR, Bouygues et Free. D'ici à la fin de l'année, des enchères mettront en concurrences les quatre opérateurs pour leur attribuer des portions du spectre dans la bande des 3,5 GHz.

En revanche, les autres acteurs industriels ne seront pas conviés, contrairement aux enchères en Allemagne. « Nous n’avons pas retenu à ce stade le modèle allemand car il n’y a pas encore de demande très claire de la part d’industriels. Par ailleurs, éclater la bande entre un trop grand nombre d’acteurs peut poser des problèmes dans sa gestion et causer des interférences », fait valoir la secrétaire d'Etat.

Combiner 4G et 5G

Ces enchères interviendraient en cours d'année pour un déploiement de la 5G en 2020. Conformément à la feuille de route européenne pour la 5G, qui prévoit son activation l'an prochain dans au moins une grande ville de chaque pays de l'UE. Mais "notre ambition est d'aller plus loin", souligne Agnès Pannier-Runacher, sans plus de précision pour l'instant. Rappelons qu'actuellement, quelques dizaines d'antennes permettent d'expérimenter des applications dans plusieurs villes de France, recensées dans notre carte de couverture 5G.

Inutile, en revanche, d'attendre le futur standard mobile dans les campagnes à court terme : priorité y sera donnée à une bonne couverture en 4G, suggère la représentante du gouvernement. "Notre ambition est de couvrir un maximum de la population et d’usages en déployant dans chaque situation la technologie la plus adaptée", justifie-t-elle. 

La 5G d'abord pour les zones urbaines

Car si l'une des principales promesses de la 5G pour les smartphones du grand public reste l'amélioration des débits, celle-ci suppose l'utilisation de fréquences élevées, dans la bande des 3,5 GHz notamment. Une portion du spectre caractérisée par une plus faible portée, pas vraiment adaptée, par exemple, à la desserte des zones rurales. Mais "susceptible d’apporter un service 5G dans les principales zones urbaines et zones économiques", souligne l'Arcep dans sa consultation publique sur l'attribution de nouvelles fréquences 5G.

L'Autorité de régulation des télécoms y rappelle en outre que la bande des 700 MHz, déjà attribuée aux opérateurs, a elle aussi été identifiée comme propice à l'utilisation de la 5G. Avec, à la clé, une meilleure qualité de propagation et donc un potentiel de couverture de la population plus important, mais aussi des débits moins conséquents.

Couverture 5G : trouver le bon équilibre

C'est pourquoi la priorité n'est pas, du moins dans un premier temps, d'imposer aux opérateurs d'ambitieux objectifs de couverture de la population en 5G. Contrairement au New Deal Mobile, qui a posé l'an dernier le principe d'une réattribution des fréquences sans enchères, en contrepartie d'objectifs de couverture 4G quasi exhaustive, et juridiquement contraignants. 

Ici, Agnès Pannier-Runacher n'en fait pas mystère, l'un des objectifs sera l'"équilibre des recettes pour l'Etat". La mise aux enchères des fréquences devra donc lui permettre de garnir le bas de laine public. Tout en veillant à ne pas plomber les capacités d'investissement des opérateurs. Car si Orange, SFR, Bouygues et Free ne seront pas tenus de couvrir l'ensemble de la population, ils n'en seront pas moins attendus au tournant sur d'autres aspects stratégiques. "A eux de nous expliquer l’usage qu’ils comptent faire de la bande de spectre que nous allons mettre à disposition", souligne la secrétaire d'Etat. Il s'agira par exemple d'apporter la 5G là où elle est utile, sur les sites industriels, ou encore sur les axes de transport pour accompagner le développement des véhicules autonomes. Encore quelques mois pour trouver le bon équilibre...

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