La fibre à partir de 15,99€

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Les dangers de la technologie unique

Le très haut-débit pour tous, le Grand Emprunt, la guéguerre FTTH/FTTB... ces derniers mois, la fibre optique monopolise l'attention.En quelques jours, la fibre optique est passé du statut d'arlésienne des télécoms à celui de projet d'envergure incarnant la relance économique à la Française. Le sujet passionne les foules, hypnotisées par les chiffres. Les débits explosent, la facture aussi. En revanche, peu d'informations circulent sur tout le reste !

François Le Gall - modifié le 23/01/2020 à 12h10

De quoi parle-t-on au juste ? De fibre optique bien sûr. Et bien non justement. Il faudrait parler d'accès à Internet. Quelle que soit l'importance stratégique de la fibre optique, il n'en demeure pas moins qu'il ne s'agit que d'une technologie, et une seule.

A force de querelles de clocher entre GPONiste (Orange) et P2Piste (Free), et de médiatisation à outrance, le discours se résume à dire "le FTTH est indispensable". Mon propos n'est absolument pas de remettre en cause la fibre optique, mais de tirer le signal d'alarme sur le manque de visibilité des autres technologies d'accès.

Le discours pro-FTTx désole les centaines de milliers d'internautes victimes de la fracture numérique. Comment parler décemment du 100Mbits par seconde quand certains supportent encore le modem bas-débit, le ReADSL pas toujours stable ou encore une connexion satellite bridée ?

En second lieu, il pénalise les "alternatives" ou tout du moins les technologies complémentaires qui feront - ou pas - partie du paysage internet français dans quelques années. Pour dire les choses autrement, le FTTH fait par exemple de l'ombre au très haut-débit mobile (LTE/WiMax/4G).

Dans une tribune parue sur ZDnet, Louis Naugès propose d'ailleurs carrément de "sauter directement, dans l’ère du Très Haut Débit Mobile (THDM)". De la provocation ? Sans doute un peu oui ! Mais c'est également une réflexion intéressante sur le choix unique de la fibre jusqu'à l'abonné à l'heure où la 4G pointe le bout de son nez.

Faut-il dépenser des milliards pour enterrer la fibre en creusant des dizaines de milliers de kilomètres de tranchées alors que les performances des réseaux THDM se rapprochent déjà aujourd’hui de celles des réseaux ADSL, et que demain, elles seront sensiblement identique à celles du FTTH ?

Par ailleurs, en limitant le débat à la fibre optique jusqu'à l'abonné, on occulte de nombreuses réalités. Compte tenu des investissements, des contraintes techniques et des impératifs légitimes de rentabilité, le FTTH ne concernera que quelques métropoles denses et rapides à équiper. Doit-on réellement croire que la fibre sera un jour déployée - à l'image de l'électricité - dans les villages et les hameaux ?

Le FTTH ne sera pas "ruralisé" de sitôt. L'occasion de rappeler que des alternatives existent et qu'elles méritent leur place dans l'espace public. Par exemple, pourquoi n'entend-on plus parler du dégroupage de la sous-boucle locale ou du VDSL qui - bien que techniquement moins intéressant que le FTTH - ont le mérite d'améliorer les débits et les services pour près de 98% de la population ?

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